Mise sur pied par Belec, membre du collectif Bruits de la Passion que l’on ne présente presque plus, Association Fatale n’a qu’un but : nous « envoyer des mots d’amour ». Alors, on prend cette maxime à la lettre et on plonge le coeur grand ouvert dans cet assemblage hétéroclite, bouillonnant & agréable de dance music moderne. 

Il y avait eu, le jour de la fête de la musique – cela ne s’invente pas – un premier e-mail. Une déclaration d’intention où l’Association Fatale nous faisait suivre une première carte postale musique : « Fuck », de Tata Toto. L’exact opposé, le négatif même du larmoyant « We’re The World » de Jackson & McCartney. « Fuck the humans, the animals, … » : le ton est donné. On nous donne de l’amour oui, mais on nous bouscule aussi au passage. Gentiment, mais quand même. 

En ce début d’année, un disque plus ambitieux – le premier, donc – est dans les tuyaux. Une compilation en quatre titres, par des membres de l’Association mais aussi des proches : Jita Sensation, Zulu – tous les trois de Bruits de la Passion – DJ F16 Falcon et So Track. Un casting hétéroclite et musclé, qui représente la face semi-immergée de l’iceberg électronique parisien, ou francilien. « Le meilleur boys band », comme ils disent. 

[soundcloud url=”https://api.soundcloud.com/tracks/747618787″ params=”color=ff5500″ width=”100%” height=”166″ iframe=”true” /]

Jita Sensation ouvre le bal sur « Posuere Nec » en faisant du Jita Sensation : un mélange de boogie, proto-house et disco déviant, orientalisme avec quelques riffs bien sentis et toujours très, très laidback. Le résultat donne envie de chalouper, sans cadence mais au soleil. Zulu, sur la piste suivante, « Vogeltanz », envoie sur orbite un dub breaké, sombre & puissant. Des basses rampantes, des breaks maléfiques, la tension monte très vite et ne descend pas sur la piste suivante, le « Tekamina » de DJ F16 Falcon : une bombe de slow-disco musclée, virile mais correcte. La fin du disque, « Grailel » de So Track, est plus expérimentale, joue avec les recoins de l’acid & du club pour en dégager une sorte de ritournelle 8-bit très sci-fi sur fond de dancehall. 

Partout, on sent l’envie de se lâcher, d’emporter le tout plus haut, plus fort. Mais la maîtrise qui se dégage de cette compile à cerner aussi justement ce qu’est la club music de 2020 – du moins, celle que l’on entend défendre ici – est à saluer. L’ensemble est à la fois éclaté & resserré, précis mais multiple. On attend les prochains mots d’amour avec impatience. 

Association Fatale, VA. Bientôt disponible.