Chaque année, nous nous livrons au périlleux exercice du Top des meilleurs disques sortis sur les 12 mois précédemment écoulés. En 2014, nous faisons 4 volumes. Celui-ci retrace les albums qui ont marqué nos rédacteurs dans des styles variés allant de la pop la plus singulière à la techno la plus percutante, autant dire des répertoires plutôt différents sur lesquels notre équipe est plus ou moins compétente.
Mais a-t-on besoin d’être compétent pour apprécier de la musique ? On ne pouvait faire l’impasse sur ces sorties qui nous ont tout autant marqué. On a donc décidé d’agréger techno, house et sorties d’autres styles peut-être moins conventionnels pour un blog comme le nôtre mais qui font partie intégrante de notre identité. La liste qui suit n’obéit à aucun classement si ce n’est alphabétique, elle a été pondue de façon totalement spontanée par notre équipe et donne un aperçu fidèle de ce qui a tourné dans nos casques ou sur nos platines en 2014. 2015, nous voilà !
2030 – DESASTRE LP (CLFT)
Cet album house propose un délire psychédélique et émotionnel formidable. On aime l’écouter pour se perdre dans les nappes et les arpèges lancinants. Bien joué aux amis lyonnais de CLFT.
2562 – THE NEW TODAY (WHEN IN DOUBT)
Depuis le début des années 2000, A Made Up Sound s’évertue à défendre une idée de la musique très… schyzophrénique : alors que AMUS s’acharne à sortir des EPs club Techno d’une rare rigueur, son alias 2562 se concentre sur des longs formats bruts et mentaux. The New Today confirme le talent d’un artiste qui n’a plus grand chose à prouver.
ANDY STOTT – FAITH IN STRANGERS (MODERN LOVE)
Andy Stott nous sert un album fin et mélancolique avec un groove d’un autre temps. On oserait presque l’expression “chef d’oeuvre”.
AMADOU BALAKÉ – BAR KONON MOUSSO BAR (KINDRED SPIRITS)
Le chanteur burkinabé s’éteignait ce 29 août à l’âge de 72 ans. Il avait refait surface au début des années 2000 avec l’orchestre Africando. Ayant vécu entre Conakry, Abidjan et Ouagadougou, la légende mandingue s’était faite connaître avec son tube “Taximan n’est pas gentil”. Ce LP sorti en 1978 sur Sacodis, un label ivoirien et super funky, a été réédité cette année par Kindred Spirits pour le plaisir des diggers raisonnables aux petites bourses.
APIAFO – VAUDOU GAMES (HOT CASA RECORDS)
Peut-être l’album de l’année. Une synthèse des musiques africaines qui apporte un vent d’air frais dans nos vies, sortie sur l’excellent Hot Casa Records. Bluffant !
ARCA – XEN (MUTE)
Le vénézuelien Arca, adoubé par Kanye West ou playlisté par Thom Yorke, sort son premier album en 2014. On retrouve les ambiances qui ont fait son succès avec ses mixtapes précédentes. Entre ambient, rythmique R’n’b et electronica, Arca apporte avec Xen un peu de fraîcheur dans le paysage musical contemporain, par sa finesse et sa créativité.
BAR – WELCOME TO BAR ( ITALIC)
Le mini-album sorti sur le label berlinois Italic n’est pas d’une originalité bouleversante. Cependant, la simplicité des arrangements et le peu d’éléments présents sur les morceaux sont très bien maîtrisés, les voix sont légères et vous caressent dans le sens du poil. L’ambiance feutrée fonctionne à merveille dans le cadre d’une écoute domestique.
BEATRICE DILLON – BLUE DANCE (WHERE TO KNOW)
Le label Where To Now ? est une des révélations de l’année 2014. Après avoir réalisé une mixtape pour Will Bankhead et Trilogy Tapes, l’artiste nous invite à la danse bleue. Un bijou d’inventivité.
BEN FROST – AURORA (MUTE)
Retour du prodige de l’ambient Ben Frost cette année avec un album dense et subtil. AURORA est certainement l’un des monuments du genre sorti en 2014.
BING & RUTH – TOMORROW WAS A GOLDEN AGE (RVNG INTL)
Bing & Ruth réalise un album d’ambient séculaire ou tout semble se révéler par éclosion. Une précision, des constructions et des atmosphères complexes nous font voyager dans un instant de grâce sans pareil.
CALL SUPER – SUZI ECTO (HOUNDSTOOTH)
On a invité Call Super pour nos 4 ans pour ses qualités de DJ, mais passer outre son travail de producteur aurait été dommage : son premier album Suzi Ecto a vu le jour cet été et tranche franchement avec ses précédents EPs, plus tournés vers le clubbing. Suzi Ecto, c’est une ballade sonore dans les entrailles de la techno – et le voyage n’est pas décevant.
CARIBOU – OUR LOVE (CITY SLANG)
Caribou n’a cessé d’évoluer dans le bon sens depuis ses premiers albums, très introspectifs. Si les prestations ne sont pas au rendez-vous (entendre profondément chiantes), cet album marque un nouveau tournant dans sa carrière : celle de la dissolution des frontières entre le projet Caribou et l’alias Daphni. A écouter absolument.
CLAP! CLAP! – TAYI BEBBA (BLACK ACRE)
Le premier album de Clap! Clap! est une vrai bombe. Groove afro, percussions électroniques et ambiance festive. Un voyage éclectique et intense.
D.K. – DROP ( ANTINOTE)
Chapeau bas, D.K est un de nos grands gagnants : il réussit à s’infiltrer dans le Top EP et également à se fourrer dans le Top albums. Porté par deux labels bien de chez nous, D.K se trouve être aussi bien à l’aise derrière ses machines que derrière ses platines. Ce premier long format le confirme.
D’ANGELO & THE VANGUARD – BLACK MESSIAH (RCA)
Le 12 décembre, alors que beaucoup de Best Of étaient déjà établis, D’Angelo annonçait son grand retour avec un album à paraître le lundi suivant… Oui, c’est la norme maintenant. Et on ne vous parle pas que de Beyoncé et de ses copines qui ne préviennent plus lorsque leurs disques sortent ! Le Grand Maître du R’n’B impressionne de nouveau en cette fin d’année avec un album Jazz & Nu Soul qui plaira aussi à vos grandes tantes.
FALTY DL – IN THE WILD (NINJA TUNE)
Falty DL nous offre un album aux multiples facettes. Du jazz à la house en passant par l’ambient, Into The Wild représente un ensemble cohérent, riche et complexe. Un des meilleurs disques dans la discographie foisonnante du new yorkais.
FLYING LOTUS – YOU’RE DEAD (WARP)
Un nouvel album de Flying Lotus constitue souvent un évènement. You’re Dead ne déroge pas à la règle. Flylo a su mélangé le jazz, le hip hop et l’electronica comme personne avec ce disque dense où il règle ses comptes avec la mort.
FATIMA – YELLOW MEMORIES (EGLO)
Attendu depuis son tout premier EP, le premier album de Fatima a vu le jour chez Eglo au printemps et n’a pas déçu. Fatima a réuni les meilleurs producteurs du moment : Oh No !, Theo Parrish, Computer Jay, Scoop Deville… De la frappe.
FREDDIE GIBBS & MADLIB – PIÑATA (STONES THROW)
Le meilleur album rap de l’année, tout simplement.
GESLOTEN CIRKEL – SUBMIT X (MURDER CAPITAL)
S’il y a bien un producteur qui a des chances de combler autant les amateurs d’acid, de techno et d’electro, c’est Gesloten Cirkel. L’appellation album pour Submit X tient peut-être de l’abus de langage car sur les 10 tracks du LP on note un nombre de bangers anormalement élevés.
HOLLY HERNDON – CHORUS (RVNG INTL)
Holly Herndon nous plonge dans son univers singulier où se conjugue expérimentations sonores et esthétique post-moderne. Un album qui marque les esprits par sa précision et son inventivité.
INIGO KENNEDY – VAUDEVILLE ( TOKEN)
Inigo Kennedy a sorti un nombre de disques assez conséquent et parmi ces de sorties se cachent quelques trésors. Cet album Vaudeville composé uniquement pour les cathédrales et les grands espaces a une connotation baroque. Les mélodies sont grandiloquentes mais subtiles et la narration tout au long de l’album est très bien pensée. Ce n’est peut-être pas le premier disque à écouter chez soi. C’est malgré tout l’un des meilleurs longs formats techno cette année.
JORGE VELEZ – TERRITORIES (L.I.E.S.)
Mini-LP du très prolifique Jorge Velez alias Professeur Genius. Cosmique et lo-fi house, voici une bonne synthèse des tendances de l’année 2014.
JUJU & JORDASH – CLEAN-CUT ( DEKMANTEL)
Le duo israélien Juju & Jordash nous amène des grooves primaux enrobé de lignes de synthés solaires. Cette techno primitive d’un nouvel âge nous transporte vers des contrées inconnues où organique et synthétique se mélangent pour un résultat des plus concluants.
JUNGLE BY NIGHT – THE HUNT (KINDRED SPIRITS)
Album afrobeat de qualité, entre tradition et modernité. La jeune formation hollandaise nous transporte avec cet album parfaitement ficelé et puissant.
KANGDING RAY – SOLENS ARC (RASTER NOTON)
Kangding Ray sort en 2014 un album qui ne laisse pas indifférent. Ambient et techno se mélangent ici pour une immersion sans retour dans l’univers de ce génie des machines.
KASSEM MOSSE – WORKSHOP 19 (WORKSHOP)
Kassem Mosse est un artiste hors norme, sa discographique ne contient aucune fausse note ou presque. Cet album est une nouvelle preuve de son talent. Quelle classe !
KHRYO – FLORAL BOUQUET (ONE O’CLOCK)
Il peut paraître hypocrite de ranger un jeune producteur émergent et qui a encore tout à prouver au même niveau que Flying Lotus ou Mr Scruff mais un Best Of n’est-il pas également l’occasion de donner un coup de pouce aux jeunes pousses et mettre en avant le travail de défricheur des petites structures telles que One O’Clock ? Le débat est ouvert. En attendant, jetez une oreille au travail de Khryà, vous ne serez pas déçus.
LE KÉNÉ – STAR DE SIKASSO (KINDRED SPIRITS)
Le Kéné Star De Sikasso est un groupe malien regroupant François Ballo, Cheick Sabibou Diabaté, Mamadou Diakité et Mamadou Touré. Il s’est reformé trois fois entre les début du groupe et la parution de ce disque incroyable mélangeant psychédelisme et musique mandingues. Les quatre morceaux du disque dépaysent.
LEGOWELT – CRYSTAL CULT 2080 (CREME ORGANIZATION)
Legowelt signe un album d’une cohérence rare. Plongée acidulée dans son univers cyberpunk : un voyage dans le temps, l’espace et le cosmos.
LEON VYNEHALL – MUSIC FOR THE UNINVITED (3024)
On l’attendait depuis longtemps. Leon Vynehall n’a cessé de nous en mettre plein les oreilles avec d’excellents DJ sets alliant funk, disco et house avec une technique irréprochable. Si la qualité de ses EPs n’était pas forcément toujours au rendez-vous (question d’appréciation), son premier album est une réussite.
LONE – REALITY TESTING (R&S)
Son EP Airglow Fires siffle encore dans les oreilles : on se souvient tous de cette bombe sonore sortie en plein été sans prévenir. Il a enfin un successeur qui marque encore une fois l’emprise de Lone sur sa musique. Ce disque fait hommage à la house des 90’s et à un hip-hop sulfureux, avec classe et brio. Félicitations.
LUKE ABBOTT – WYSING FOREST (BORDER COMMUNITY)
Luke Abbott a le don de nous surprendre. Il sort cette année un album synthétique, dense et planant à la fois. Wysing Forest nous transporte dans un univers où les synthés modulaires chantent et où les hommes se font silencieux.
LUKE VIBERT – RIDMIK (HYPERCOLOUR)
Cela faisait 5 ans qu’on attendait un nouvel album d’un des rois de l’acid. Le résultat est probant : tout au long des 11 tracks, on découvre de nombreuses déclinaisons du genre, teintées de funk et de disco. Il est plaisant de voir que même avec une carrière s’étalant sur 3 décennies, il arrive toujours à fournir de la musique avec un supplément d’âme.
MAC DEMARCO – SALAD DAYS (CAPTURED TRACKS)
On n’est pas vraiment très rock – ou alors on le cache bien – mais Mac DeMarco développe une pop psyché avec un son clair qui approche de la perfection. Ses prestations live sont excellentes et le tout tourne autour de la personnalité atypique de son leader. Parfait.
MATTHEWDAVID – IN MY WORLD (BRAINFEEDER)
Matthewdavid a le sens de la dérision mais pas seulement. Il nous livre en 2014 un deuxième album d’une efficacité sans pareille, un mélange de pop, r’n’b et d’ambient maitrisé à la perfection. Jouant avec les codes des genres, le californien a su nous surprendre avec brio.
MAX GRAEF – RIVERS OF THE DEAD PLANET (TARTELET)
Rivers of the Red Planet comporte une palette d’émotion extra large qui correspond aux nombreuses facettes qu’on peut connaître de Max Graef au travers de ses EPs. Du jazz à la house en passant par le hip-hop, cet album brasse un nombre d’influences conséquentes et ne laisse jamais place à l’indifférence. C’est l’un des plus consistants de 2014.
MOIRE – SHELTER (WERK DISC)
Une belle surprise : on ne s’attendait pas vraiment à un truc aussi explosif, mais Moiré a réussi à faire le pari de sortir un album club à écouter au casque. Une techno hybride avec un fort penchant house qui plaira aux moins initiés d’entre nous. Et aux autres.
MOODOÏD – LE MONDE MÖÖ (SONY MUSIC)
L’album indé de l’année est français. Pablo Padovani, guitariste du groupe Melody’s Echo Chamber et maintenant leader de Moodoïd nous livre un album de pop zinzin, multicolore et fantasmagorique. Un hymne à l’amour, à la joie et une incitation au rêve.
MOODYMANN – MOODYMANN (KDJ)
Un excellent album dans la discographie de Kenny Dixon Jr. qui fait le bridge entre la house et la pop. A la fois suave sans trop l’être, l’album a pu cependant créer quelques divisions dans nos rangs. A vous de vous faire une idée si vous l’avez laissé passer.
MORGAN BUCKLEY – SHOUT OUT TO ALL THE WEIRDOS IN RATHMINES (RUSH HOUR)
Comment réussir à faire cohabiter le krautrock, la house lo-fi et la techno ? Morgan Buckley nous livre la réponse avec cet opus sobre et diablement esthétique signé sur Rush Hour. Quelle surprise !
MZKBX – FROM THIS DESIRE (KARAT)
En plus de sa musique, on aime la personnalité de ce label manager bien de chez nous. Il nous a conquis par ses DJ sets, les edits Disco de son label, il a maintenant gagné notre respect en tant que producteur par cet album carte postale qui mêle ses influences Acid, house et techno. Ce sera la touche lyonnaise de ce classement.
NU ERA – NOUVEAU SYNTHETIC COMPOSITIONS (OMNIVERSE)
Nouvel album de Mark “Marc Mac” Clair, la moitié de 4hero avec Dego. Excellent album de broken house qui vient avec un CD-album et un 45 tours contenant deux tracks.
OBJEKT – FLATLAND (PAN)
Rares sont les artistes qui évoluent toujours dans le bon sens. Objekt ne déçoit pas et monte crescendo avec une maîtrise innée des courants techno. Flatland est un saut sans parachute dans une techno d’un autre monde.
ORGASMIC & FUZATI – GRAND SIÈCLE (LES DISQUES DU MANOIR)
Il manquait à ce classement une touche rap céfran : 2014 marque le retour de la collaboration entre Fuzati (plus connu sous le nom de son projet Klub des Loosers) et d’Orgasmic, car pour ceux qui l’ignoraient, Orgasmic était un producteur hip hop émérite avant de prendre les manettes de Sound Pellegrino aux côtés de Teki Latex. Excellent sur la forme, brillant sur le fond, ce Grand Siècle est une image figée de notre société en 2014 : celle rivée sur Candy Crush et obsédée par son propre reflet. Fuzati n’a rien perdu de sa superbe, Orgaga manie toujours les codes du rap – on attend déjà la suite.
ORLANDO JULIUS WITH THE HELIOCENTRICS – JAYEDE AFRO (STRUT RECORDS)
Après avoir été retrouvé par le label Hot Casa, pour une réédition du fameux Disco Hi-Life, Orlando marque ici son retour accompagné des Heliocentrics. Un album envoûtant et très agréable à écouter.
PAUL WHITE – SHAKER NOTES (R&S)
Paul White a réussi le tour de force de passer de beat maker à producteur d’une musique aux confins de l’abstract, du noise et de l’ambient. Ce type de reconversion n’est jamais évidente, mais l’anglais s’en sort bien.
PERC – THE POWER AND THE GLORY (PERC TRAX)
Un album qui tape comme il faut, là où il faut. La techno de Perc se nourrit de nombreuses influences et de nombreux états d’âme pour un résultat percussif, jouissif et destructeur.
POPULATION ONE – THEATER OF A CONFUSED MIND (RUSH HOUR)
Parmi les producteurs de techno cérébrale issue de Détroit, Terrence Dixon fait figure de référence. Cet album, sous l’alias Population One, arrive 20 ans après un premier LP sur le label de Claude Young. Ça transpire Detroit de partout, les ambiances Sci-Fi faisant référence à l’espace, à la couleur des mélodies. S’il semble n’avoir jamais essayé d’infiltrer le milieu de l’art contemporain enrobé ses productions de concepts, la qualité de sa musique a toujours été irréprochable.
ROME FORTUNE – BEAUTIFUL PIMP 2 (SELF RELEASED)
Découvert au détour d’une prod signée Four Tet, Beautiful Pimp 2 a bien failli ne pas passer sous notre radar. Rome Fortune déploie un flow aérien quasi claustro et s’inscrit tout à fait dans le renouveau rap actuel.
ROUGE MECANIQUE – DON’T TOUCH MY SISTER (PYRAMIDS OF MARS)
Romain Azzaro signe ici un album mélangeant guitare et musique électroniques avec originalité et élégance. On est loin de toute ambiance Four to the floor et cela fait du bien. L’univers planant de cet album dédié à sa soeur est très bien maitrisé et captivant, il s’écoute comme un véritable petit récit.
RUN THE JEWELS – RTJ2 (FOOL’S GOLD)
Run The Jewels est une association de malfaiteurs qui réunit El-P & Killer Mike, autrement dit, le duo le plus déjanté du game actuel. Ce second volet de leurs aventures le confirme, bon point pour Fool’s Gold.
SASAC – HYPERION (OMEGA DISCO SUPREME)
Hyperion aurait pu être la BO d’un teen movie imaginaire se passant sur la West Coast, enfin quelque part entre la pointe du Finistère et San Diego. Si vous ne connaissez pas Sasac, c’est l’une des entités les plus cheesy du label originaire de Portland, Omega Disco Supreme. Cet album dégouline de pop et de flash érotiques à la David Hamilton. On retourne directement dans les 90’s et ce n’est pas du meilleur goût, c’est trop innocent pour être honnête, mais bizarrement, c’est ce qui fait que la magie opère.
SECOND STOREY – DOUBLE DIVIDE (HOUNDSTOOTH)
Rob Booth, le boss du label Houndstooth n’a pas chômé cette année. Comme Call Super, Double Divide signe un album qui repousse les frontières de la musique électronique et qui nous enmène dans un univers débordant de grooves syncopés et expérimentaux.
SHINICHI ATOBE – BUTTERFLY EFFECT (DDS)
Il n’avait sorti qu’un disque, en 2001, sur Chain Reaction, mais pas n’importe lequel. Cette fois-ci, Demdike Stares a eu le nez creux et sort un LP classieux. Les deux séries de morceaux “Free Access Zone” et “Wasteland” sont cohérentes et maitrisé et le track de conclusion est également d’une beauté racée. L’album plaira aux initiés comme aux profanes.
STEPHANE LAPORTE – FOURRURE SOUNDS (ANTINOTE)
Ovni musical, cet assemblage de sons synthétiques ne peut qu’étonner au premier abord. Alors, on s’installe dans un canapé, on ouvre une bouteille de rouge, on s’enfonce dans le plaid et là, subitement, comme par enchantement, on comprend. Un album dans la lignée de l’esthétique un peu retro du label Antinote.
TAYLOR MCFERRIN – EARLY RISER (BRAINFEEDER)
Premier Album du fils de Bobby Mc Ferrin sorti chez Flying Lotus. Un jazz electro soul d’une grande intensité nous transporte dans l’univers de ce jeune producteur, qui nous livre ici un futur classique, sans aucun doute.
TEEBS – ESTARA (BRAINFEEDER)
Deuxième album pour Teebs, ce second opus constitue une belle suite du premier. On y retrouve tous ses éléments caractéristiques . Il pousse ici son esthétique encore plus loin pour notre plus grand bonheur.
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THOM YORKE – TOMORROW MODERN BOXES (SELF RELEASED)
Un album intimiste et froid du chanteur de Radiohead. L’ambiance, évoque aisément les Selected Ambient Works d’Aphex Twin, sur laquelle vient se posée la voix feutré d’un Thom Yorke apaisé. Plus que la musique qu’il contient, c’est sa méthode de distribution qui fut une petite révolution en 2014 (en plus d’avoir piqué le logo de Concrete). En effet, le chanteur a choisi un pay gate via torrent.
VANGELIS KATSOULIS – THE SLEEPING BEAUTIES: A COLLECTION OF EARLY AND UNRELEASED WORKS (INTO THE LIGHT RECORDS)
Il aura fallu une vingtaine d’années pour que les morceaux de cet album soient présentés au grand public. Merci à Into The Light Records d’avoir rectifié le tir. Chef d’oeuvre magistral.
VESSEL – PUNISH, HONEY (TRI ANGLE)
De la violence de l’intro à coup de marteaux piqueurs fébriles au dernier kick de “DPM”, track de clôture, l’auditeur est immergé dans une ballade industrielle hors du commun. Si Red Sex peut avoir des accents pop et joyeux, l’ambiance austère de « Black Leaves and Fallen Branches » inquiète. Du rire aux larmes, de la stupeur aux tremblements, cet LP surprend et bouleversera toute personne à même de l’écouter d’une traite.
