Chute d’une session de studio devenu un hit qui dépassa mêmes les frontières du continent, « Nyako Konia » est réédité par Secousse, label basé à Marseille et tourné vers l’Afrique et ses genres musicaux encore sous-estimés – même s’il y a du mieux. C’est presque sans surprise, tant Secousse enchaîne les sorties de qualité, mais avec un réel plaisir que l’on réécoute, dans une version remasterisée et quali, ce titre phare d’un genre qui l’est peu, la rumba. 

Formé officiellement en 76 à Nairobi, Les Mangelepa est un orchestre (qui compta jusqu’à 16 musiciens) originaire du Congo. À Lubumbashi, plus précisément. « Je suis devenu un musicien dès que j’ai quitté l’école », raconte Kabila Kabanze aka Evany, membre fondateur du groupe. De leur ville natale, ils migrent rapidement vers la capitale du pays, d’abord au sein du groupe de Baba Gaston, Baba Nationale, puis au Kenya et Nairobi, où les infrastructures et les studios sont les plus développées de la région. 

Leurs talents fera le reste : ils deviennent rapidement un groupe phare de la scène rumba, d’abord au Kenya, puis dans toute l’Afrique de l’Est. Issu d’un curieux échange entre la rumba cubaine des années 30 – importée par des cargos transportants des disques 78 tours – et les traditions musicales locales, la rumba congolaise, harmonique et percussive, s’impose vite dans la région. Même s’il paraît éloigné du titre considéré comme étant le tout premier du genre, « Marie-Louise », « Nyako Konia » concentre tous les éléments : voix polyphoniques, riffs lumineux, groove chaloupé. Un titre solaire, qui appelle à de longues danses estivales.

Les Mangelepa, Nyako Konia
Secousse