Fraichement débarqué sur Livity Sound, le label de Pevelerist que l’on ne présent presque plus avec un EP sous le bras, Kouslin surprend autant qu’il déroule avec 2020 Vision EP.
Il est ce genre d’artiste qui déboule, sans prévenir mais avec force, énergie et une certaine dose de fraicheur. Le londonien, boss du label Le Chatroom – où on a vu passé Kouslin lui-même, Bamao Yendé, Ebb ou Glatier, dans des splits EP furieux et concassés, est la nouvelle signature de Livity Sound, label classieux et révéré. Toujours à l’affût d’une certaine nouveauté – celle qui fait bouge les lignes, nos corps et nos esprits, il pose ici une autre pierre à son édifice de redéfinition de la club musique anglaise.
Kouslin, sur son bien-nommé 2020 Vision EP, nous embarque avec vigueur mais sans dépasser les 100 bpm dans sa vision de 2020. Celle d’une musique de club décomplexée, affranchie de ses codes – jusqu’ici, rien de fondamentalement nouveau. Prenant le partie pris d’une ode à un lenteur robotique, il déroule sur « Sharper », « 2020 Vision », « The Beast of Bolsover » et « Ice » un dancehall anémique, poli et vibrant. Des basses qui semblent claquer l’air puis ramper derrière nous, dans un ballet assez bluffant au sound design millimétré ; des relents dub, alternés d’accélérations électriques sur fond de cadence tropicale : Kouslin vise juste et fort.
Impossible de ne pas avoir en tête, à l’écoute de cet EP, le tubesque « La Pulga » de Simo Cell, sur l’EP 5 Party Mix, sorti en 2018 sur BFDM Records : chaleur froide, groove rampant, deux approches d’un dancehall – fun pour Simo Cell, beaucoup plus sérieux pour Kouslin – robotique et percutant. Cela tombe bien, les deux ont en commun Livity Sound.
Kouslin, 2020 Vision EP
Livity Sound
