Ce second volet du Best Of annuel consacré aux albums (lire notre Best Of EP’s), reflète une année riche en très bonnes productions et dessine quelques tendances propres à 2017. Ce Top a été élaboré par 10 personnes aux goûts très différents et ouverts à beaucoup de genres musicaux. De fait, il n’y a pas de classements, chaque disque a été apprécié pour son univers et sa singularité, sans comparaisons ! Une playlist Youtube est disponible ci-après pour les plus pressés.

2017 a été marqué par l’avènement du hip-hop qui – pour la première fois – devient officiellement la nouvelle Pop et omniprésent. Forcément, ce Best Of s’en ressent. Au Royaume-Uni, la filiation entre musiques électroniques et Hip-Hop est évidente depuis longtemps : les thèmes et les tempos du Grime s’assemblent avec ceux de la Techno UK et les connexions sont légion. Dans un cercle plus restreint, l’ambient fait un retour remarqué chez les labels et artistes qui se penchent vers des productions plus osées et sans tempo.

A souligner également, un enthousiasmant renouveau de la scène jazz avec d’excellents musiciens venus d’outre-Manche nourris d’influences électroniques – belle découverte des londoniens Binker & Moses, Alfa Mist, ou encore Floating Points que l’on ne présente plus. Au-delà de ces productions acoustiques, un certain nombre de disques de musique électronique se mâtinent d’influences jazz, pour le plus grand plaisir des oreilles.

C’était 2017.

2 Chainz – Pretty Girls Like Trap Music (Universal Music Group)

Peu de rappers réussissent l’épreuve des années. À 40 ans tout juste, 2 Chainz continue de délivrer des albums rap ancrés dans leur époque et d’une fraîcheur remarquable. Pretty Girls Like Trap Music est un album dans l’air du temps qui a été l’une des plus belles surprises de l’année !

Actress – AZD (Ninja Tune)

Après trois ans d’absence, Actress est de retour sur Ninja Tune pour un album à la hauteur du personnage. Comme à chacune de ses sorties, la première rencontre laisse l’auditeur perdu dans ce qu’il pense être un corpus abstrait de brouillons agencés en morceaux. C’est par la suite, au fur et à mesure des écoutes, que l’on profite davantage des moments de grâce et que l’on constate le talent inégalable de l’anglais pour harmoniser, texturer et structurer ce qui – dans un premier temps du moins – peut paraître rugueux à l’oreille.

Alfa Mist – Antiphon (Alfa Mist)

Il fait partie des nouvelles figures du jazz anglais et son premier album confirme les espoirs placés en lui. Avec des arrangements maîtrisés et un sens de l’harmonie rare ce disque risque bien de devenir un classique.

Anthiliawaters – The Miles Without You (KONDI)

La meilleure sortie vinyle album de l’année en electro est … un CD sorti en 2008 ! Pour tous les fans de Lifestyles of the Laptop Café, on retrouve à l’intérieur ce même mélange d’ambiances electro et house, cette chaleur qui émane habituellement des productions de James Stinson.

Basses Terres – Counting Pulsations (Brothers From Different Mothers)

Encore un bel album pour Basses Terres. Encore sur BFDM. Encore transportés dès la première écoute. Encore… !!!

Binker & Moses – Journey To The Mountain Of Forever (Gearbox Recordings)

Moderne, original et virtuose, Journey to the Mountain of Forever prouve que le jazz londonien ne cesse de se renouveler, pour le mieux. Chapeau bas à Binker & Moses, respectivement saxophoniste et batteur.

BrainWalltzEra – Poly-Ana (Film)

Un album de braindance/IDM dans le top de fin d’année ? Si vous ne voyez pas encore venir la lame de fond, “dig deeper” car c’est justement ce qui est en train d’arriver : de nouveaux artistes et labels et toute une scène qui se met en place. À l’instar de cet album de BrainWaltzEra (l’ère de la valse des cervaeux), on peut affirmer sans se tromper que le niveau est très élevé.

Call Super – Arpo (Houndstooth)

Call Super sort son deuxième long format en 2017, suite logique de Suzi Ecto, son précédent sur le label Houndstooth. Un mélange savant et précis d’electronica, et de sonorités rave 90’s reconfigurée dans un style propre au producteur.

Charlotte Dos Santos – Cleo (Fresh Selects)

Elle s’était distinguée fin 2015 avec une Boiler Room remarquable avec le label Mutual Intentions. Aujourd’hui, Charlotte Dos Santos confirme les promesses entrevues avec un album pop aux influences jazz, soul et r’n’b qui prend une toute autre dimension en live. À suivre définitivement.

Chloé – Endless Revisions (Lumière Noire)

Chloé nous livre cette année un nouvel album sur Lumière Noire. On l’attendait avec impatience depuis 2010 et son dernier album. Une base techno, mais aussi des prises de risques, un son définitivement plus pop.

Damso – Ipseite (92i)

Daphni – Joli Mai (Jiaolong)

Des boucles et des boucles : voilà un résumé simple mais honnête de la livraison 2017 de Daphni, aka Caribou aka Dan Snaith dans le civil. Un LP racé, minimaliste, répétitif mais qui n’a pas oublié de nous faire danser.

Daymé Arocena – Cubafonia (Brownswood Recordings) 

Nai Palm – Needle Paw (Masterworks)

Joey Bada$$ – All-Amerikkkan Bada$$ (Pro Era) 

Broken English Club – The English Beach (L.I.E.S.)

 L.I.E.S a vu de nouveau juste en signant le nouveau projet de Oliver Ho qui joue avec les codes Noise et EBM. On avait rencontré le producteur, l’interview est disponible ici !

Kendrick Lamar – DAMN. (TDE)

King Krule – The OOZ (XL Recordings) 

Le plus jeune génie d’Outre-Manche a eu une année particulièrement riche, entre multiples collaborations avec Mount Kimbie et son second LP. Foutraque par moments, citant aussi bien la New Wave, le jazz, la soul électronique et le songwriting pur, le King met une nouvelle fois tout le monde d’accord.

Krikor Kouchian – Pacific Alley (L.I.E.S.)

Matt Martians – The Drum Cod Theory (Three Quarter)

Jonny Nash – Eden (Melody As Truth)

Migos – Culture (Quality Control Music)

Ninos du Brasil – Vida Eterna (Hospital Productions)

Oumou Sangaré – Mogoya (No Format!) 

Ryuichi Sakamoto – Async (Milan Records)

Le maître japonais revient après un cancer, plus en forme que jamais, avec un album reflexif et contemplatif, où les thèmes de la vie et de la mort sont omniprésents.

Sampha – Process (Young Turks)

Smokepurpp – Deadstar (Interscope)

Stormzy – Gang Signs and Prayer (#Merky records)

Syd – Fin (Columbia) 

SZA – CTRL (TDE)

Terrace Martin Present The Pollyseeds – Sounds Of Crenshaw Vol. 1 (Ropeadope Records) 

Thundercat – Drunk (Brainfeeder)

On oublie trop souvent que Thundercat n’est pas seulement le bassiste deluxe de Kendrick Lamar sur To Pimp A Butterfly mais aussi l’un des meilleurs bassistes que la nouvelle scène jazz californienne compte. Ce quatrième album est une réussite : en plus d’un magnifique coffret vinyles 10″ à l’artwork fabuleux, c’est aussi un disque rendant le Jazz accessible avec son bel accent Pop, sans le dénaturer. Le live est également exceptionnel !

Too Smooth Christ – Angels and Voices (Nocta Numerica Records) 

Tornado Wallace – Lonely Plante (Running Back) 

Tyler the Creator – Flower Boy (Columbia Records) 

Retour vers la lumière pour Tyler The Creator, qui signe un cinquième album inattendu, loin de l’univers des précédents auquel il nous avait habitué. Sale gosse du rap US, on le connaissait avec un rap aux lyrics agressives et provocantes. Avec Flower Boy, il réalise un virage à 180° et nous emporte dans un univers plus apaisant et réfléchi. Ses textes se révèlent très personnels et mûrement travaillés où il semble mettre en lumière une sensibilité qu’on ne lui connaissait guère. Côté production, le boss d’Odd Future s’entoure d’un grand nombre d’artistes, de A$AP Rocky à Kali Uchis, le tout orchestré dans une soul lumineuse et éthérée.

Visible Cloaks – Reassemblage (RVGN Intl.)

Visible Cloaks offre à entendre un univers singulier et d’une grande cohérence avec cet album ambient aux sonorités futuristes.