Après avoir sorti les sifflets sur l’eurodance bodybuildée de « Summer Jam (2003) » de The Underdog Project dans notre premier épisode de notre série d’été bien nomée SUMMER JAM, direction l’Italie. Retour en 1987 plus précisément, avec le tubissime et (très) chaud « Boys (Summertime Love) » de Sabrina. Italo, cliquant, kitch et addictif, on rend hommage à un titre monumental, qui mettra définitivement l’Italie sur la carte. 

On se souvient tous du clip : une piscine, du soleil, des ballons colorés et un serveur en queue-de-pie qui apporte un cocktail fluo surmonté d’immenses fruits, comme seuls les Club Med peuvent en faire, à Sabrina. La chanteuse nage, sort la tête de l’eau et s’accoude à un petit rebord, puis danse dans l’eau, hors de l’eau, sous la douche : on mentirait si l’on vous disait que nous n’avions aucun souvenir, tant ces images, découvertes à la lisière de l’adolescence ont pu nous donner chaud. 

Tourné au Florida Hôtel à Jesolo, station balnéaire du Nord de l’Italie, il a été mis en boite, de l’aveu même de Sabrina, en moins de quinze minutes : suffisamment pour avoir les images souhaitées par le réalisateur, celles qui feront un (petit) scandale. MTV, alors toute puissante, censure le clip, ce qui fait bien entendu exploser les ventes. L’EP, « Boys », se classera numéro un en Suisse, Italie, France et sur le podium des charts de pratiquement tout le reste de l’Europe. Ressorti tout au long de l’année 87 et la suivante en plusieurs versions dont des édits pour les clubs, le titre doit sa fabrication à Claudio Cecchetto, producteur et découvreur de talents made in Italy. 

Il fait la connaissance de Sabrina (Salerno, de son vrai nom) en 86, sur la plateau de l’émission de télévision « Grand Hotel » : elle est alors présentatrice et habituée des plateaux télés après avoir concouru (et remporté) plusieurs concours de miss en Italie. Il lui compose et produit « Sexy Girl », turbine disco pas totalement Italo, mais qui en prend le chemin. La même année sort donc « Boys », rapidement renommé « Boys (Summertime Love) » : hymne naïf, dégoulinant et hédoniste à un amour d’été, intense et beau, sublimé par le corps de la chanteuse. 

À sa sortie, l’Italo-disco a déjà inscrit dans le marbre quelques monuments pour piste de danses – « Faces » de Clio, « Problèmes d’Amour » d’Alexander Robotnick ou encore « Dirty Talk » de Klein & MBO – mais se fait rattraper par les sirènes des majors : le disco est mort, vive l’Italo et, au passage, vendons des conteneurs de disques. Caricatural, il n’en reste pas moins énergique, brillant de mille feux et addictif – preuve s’il en fallait une autre avec les paroles, qui ne vous quitteront plus de la journée. 

« Boys boys boys, I’m looking for a good time
Boys boys boys, get ready for my love
Boys boys boys, I’m looking for the good times
Boys boys boys, I’m ready for your love »

La semaine prochaine, retour à un certain calme avec « Only You », de Steve Monite !

image tirées du clip