Tous synthés dehors, Zopelar délivre Universo, un album d’une grande maîtrise sur Apron Records. Funk liquide, breakbeat 80’s, nappes qui nous cajolent entre deux rayons de soleil : pas de doute, c’est le printemps.

Il y a quelque temps, on s’était penché sur Apron Records dans le détail : comment le label de Steven Julien aka FunkinEven parvenait à sculpter une esthétique singulière et, au passage, son époque, à l’aide de sons, genres et références très identifiées ? En d’autres termes, comment le catalogue arrivait à faire du neuf avec du vieux ? 

Nouvel exercice de style et nouvelle tentative de réponse avec Universo, dernier album en date de Zopelar. Producteur, musicien et DJ brésilien basé à São Paulo, il alterne les projets solos et les productions pour d’autres – notamment son duo My Girlfriend avec Benjamin Sallum. Ici, il se concentre sur une utilisation presque exclusive d’un triptyque : synthés lumineux, boites à rythmes qui claque (snares et hi hats emblématiques inclus) et groove imparable. Trois éléments qu’il va décliner avec malice tout au long d’un disque loin d’être mono-maniaque.

L’ouverture « Process of Change » nous plonge dans un océan de nappes, quelque part entre DāM-FunK et Sasac : l’introduction est faite, place au funk. Il y a un peu du « cyberfunk assassin » Gary Gritness dans « Back in Tha Game » ou « Cidade Jovem » ; des beats qui claquent, des mélodies franches voire carrément criardes, des riffs ravageurs. L’énergie est là et se décline aussi en une house mâtinée d’un tropisme brésilien sur « City Heart », ou sur le carrément disco « Cruisin ». C’est toute la force de Zopelar sur cet album : utiliser le synthé avec lequel il pose sur l’excellente pochette dans plusieurs directions, de plusieurs manières et avec toujours en ligne de mire un groove certain. Mais c’est peut-être naturel, me diriez-vous. 

Zopelar, Universo
Apron Records