SUMMER JAM, suite et (presque) fin ! Notre série sur nos tubes préférés de l’été continue et pour son avant-dernier épisode, fait un détour par la Motor City : DJ Assault, Mr. De’, « Sex On The Beach ». Une fondation ghetto-tech aussi suave que rapide.

Retrouver les précédents épisodes de notre série consacrée aux tubes de l’été : l’eurodance de The Underdog Project, l’Italo de Sabrina, le groove funky de Steve Monite et la chaleur de La Compagnie Créole.

Sur-vitaminée, sur-puissante et imparable pour les lombaires, la ghetto-tech a marqué les dancefloors de son emprunte et, sans crier gare, fait un retour plus que bienvenu dans les clubs après quelques années d’un calme relatif. L’improbable PartiBoi69, phénomène scénique et stylistique, en est son plus vivant (et fun) représentant. 

C’est tout autre chose qui nous intéresse aujourd’hui : on se penche sur le classic des classics « Sex On The Beach », de Mr. De’ et DJ Assault. Ou du moins, la version de 2000 qui suit l’orginale de 1998. 

Regroupement hétéroclite de house, de techno, de hip-hop, d’invectives érotiques et de samples répétés à l’infini, la guetto-tech roule à très grande vitesse sur nos corps et nos esprits. Rudimentaire, répétitive jusqu’à l’abrutissement, ce genre né au milieu des 90’s et enfant illégitime de la Miami Bass explose sous les coups de DJ Godfather – qui inventa le terme à l’aide de Disco D – DJ Omega, DJ Assault et Mr. De’. Un genre protéiforme, qui de par sa nature mute avec les éléments et sert de base rythmique à toute une série de fantasmes sexuels, scandé avec le plus de détails possibles. Le plus célèbre d’entre eux reste le mythique « Ass N Tities » de DJ Assault, monument de lubricité, qui répond avec quelques années d’écart au tout aussi sexuel (mais moins intense) « French Kiss » de DJ Louis. 

DJ Assault – Craig Adams dans le civil, sort en 96 Purple EP sur ElectroFunk, label-filiale de Submerge monté avec Mr. De’ : trois titres dont, en toute dernière position, le fameux « Sex On The Beach ». Le sujet est encore une fois limpide, donné dès le titre. Tous les marqueurs du genre – appelé aussi booty bass – sont présents. Vocaux simples, courts, répétés à l’envi, vitesse de croisière avoisinants les 140 BPM et, chose plutôt nouvelle dans cette vague d’électronique saturé, des nappes synthétiques. Empruntées à une house très deep, ils tapissent de velours les beats du duo. 

DJ Assault et Mr. De’, co-fondateurs du label Electrofunk, filiale de Submerge.

Tube immédiat et référence du genre, une seconde version ressort en 2000, rebaptisée « Sex On The Beach 2000 » : elle cartonne encore plus que la première. Cela ne vous rappelle rien ? « Summer Jam », de The Underdog Project, a lui aussi eu droit à un remix sous la mention « Summer Jam 2003 » et est devenu tube planétaire. 

Moins exporté mais tout aussi important dans une dance culture globale, cette version 2.0 puise encore plus son énergie dans la house originelle ; celle qui émergea à la fin des 80’s, chantée et en ligne droite avec la disco. C’est Greg C. Brown qui double les paroles de DJ Assault et qui en a fait un peu plus qu’un hymne estival. De part son interprétation, il transforme la charge érotique de l’original en un titre doux-amer, presque romantique, où pointe un soupçon de mélancolie. Les vacances sont presque terminées, on doit dire au revoir ou adieu à son flirt estival. Pourquoi pas alors le faire une dernière fois, « Hand in hand, comme on. »

L’EP a été réédité par Technorama il y a quelques temps.

Si vous voulez en savoir plus sur DJ Assault, on vous conseille ces deux interviews (en anglais), ici et ici. Un sacré personnage.

La semaine prochaine et pour le dernier SUMMER JAM, direction le Brésil et le « A Gira » de Trio Ternura.